Philippe Catoire

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2018 mai 27

TROIS DIMENSIONS DU TEMPS

Le temps est-il vraiment une dimension de l’espace ? Peut-être ! Mais je propose une autre approche en considérant le temps comme un frère de l’espace. Si l’on considère que l’espace est un champ qui inclue 3, 4 ou x dimensions, alors le temps lui aussi est un champ qui en contient plusieurs. Lesquelles ? J’en vois au moins trois :

- La durée. Elle est la ligne qui sépare deux instants comme la distance sépare deux points de l’espace. La durée comme première dimension contient les trois phases de nos vies : Le passé, le présent et le futur (que j’appellerai par la suite la ligne PPF) dans une dimension du temps sans mouvement. La durée est une appréciation quantitative du temps. On a l’intuition, et même la certitude qu’il y a mouvement possible mais il est encore imaginaire. Pour qu’il devienne réelle, il faut une deuxième dimension.

- La vitesse. Elle est un état stationnaire du temps qui permet son écoulement sur la ligne PPF, dans la durée, faisant défiler les instants successif de façon régulière dans un sens précis. La vitesse est la dimension Y du temps. Elle le fait ressembler à un plan où le PPF défile à un régime correspondant à la valeur de cette dimension. Dans le monde ondulatoire, la vitesse est la fréquence de l’onde. Cette fréquence est une dimension de l’onde. La théorie de la relativité générale en est aussi une démonstration puisse que le temps d’un corps en mouvement à une certaines vitesse n’est pas le même que celui d’un autre corps en mouvement à une autre vitesse. C’est donc une dimension du temps.

- L’accélération. Je désigne sous ce terme le changement de vitesse, qu’il soit en augmentation (accélération) ou en diminution (décélération). Cette troisième dimension est comparable à la dimension Z de l’espace. Elle donne une épaisseur au temps en lui permettant des changements de régime de formes variées : linéaire, logarithmique, exponentielle ou irrégulière. L’accélération a une influence sur notre perception du temps, bien plus que sa vitesse. Comme on prend un escalier pour aller de bas en haut – ou le contraire, on utilise l’accélération pour changer le régime du défilement du temps. Le temps ne paraît pas seulement plus lent pour celui qui ne bouge pas, il l’est effectivement (cf la Loi de la relativité générale).

Ces trois dimensions du temps ont des interactions propres à chacune de celles de l’espace.

- Un corps immobile possède une durée car son environnement n’est pas immobile. L’immobilité est le règne de l’information. La mobilité est celui de la physique. Pour que la durée disparaisse, il faudrait que tout ce qui existe dans l’Univers, à travers ces quatre dimensions d’espace, disparaissent aussi. La durée est sans aucun doute la dimension la plus intimement liée à l’espace au point que l’on pourrait parfaitement considérer que c’est l’espace qui crée le temps et inversement. Il est remarquable qu’en robotique, un programme est incapable d’apprécier une distance s’il ne connaît pas le temps nécessaire à la parcourir. On ne dit pas un à robot « avance de X m! », mais plutôt « avance pendant X secondes! » Il serait intéressant de se poser ...

- La vitesse entraîne le déplacement d’un corps dans une zone référente de l’espace. On dit alors que le corps est en mouvement. Une vitesse nulle est l’immobilité et l’immobilité soumet le corps au mouvement de son environnement. Un corps en mouvement est un corps qui existe dans son environnement et interagit avec lui. Deux corps qui se déplacent à la même vitesse sur une même direction et dans un même sens, quelle que soit la distance qui les séparent, sont parallèles l’un à l’autre et le resterons tant qu’aucune accélération de l’un n’est constatée. L’espace ne change pas entre ces deux corps, même dans un espace courbe, à moins que l’un ne soit dans une dimension d’espace différente de l’autre.

- L’accélération, quant à elle, les sépare et les fait exister sur des plans différents. Un corps qui accélère devient complètement autonome vis-à-vis de l’espace et crée son propre espace. C’est comme si le temps prenait le pouvoir sur l’espace, lui qui lui est si lié. Par exemple, l’accélération raccourcit ou rallonge les distances.

Je vois dans l’étude du rapport entre l’espace et le temps, vu sous cet angle, un immense champ de recherche. Peut-être que peu de ses recherches apporterons du nouveau, mais ce peu peut être très important car on peut imaginer qu’il apportera des solutions à des problèmes que les physiciens n’ont pas encore résolus. Einstein s’était trompé en inventant une constante cosmologique pour faire correspondre ses équations à sa conception du monde. Quand il a enfin compris son erreur, il a supprimé cette constante. Qui sait s’il n’en sera pas de même pour les autres constantes, telle que la constante gravitationnelle ou celle de Plank ?

UNE QUATRIÈME DIMENSION DE L’ESPACE

Pourquoi limiter l’espace à seulement trois dimensions : x, y, z. Est-ce parce que, après "z", il n’y a plus de lettre disponible ? Avant "z", il y a "w". J’appellerai donc w la quatrième dimension. En vérité, la physique l’a déjà découverte mais il semble que les physiciens ne parviennent pas à considérer qu’il s’agisse bien d’une dimension : la dimension de l’échelle. C’est une mesure entre l’infiniment petit et l’infiniment grand. Il ne s’agit pas de taille, même si elle lui est probablement liée. Il s’agit bien d’un plan géographique d’existence. La communauté des astrophysiciens calculent l’Univers comme s’il était plat, ne prenant en compte que la dimension spatiale correspondant à son rayon. Cela voudrait dire que le monde de l’infiniment grand et celui de l’infiniment petit ne seraient pas liés, que nous, humains, nous trouvant en leur centre, serions comme une frontière entre les deux. Pourtant, il est sans cesse fait référence aux atomes, et même aux quarks pour comprendre les galaxies. On a oublié d’ajouter la quatrième dimension, celle de l’échelle ou « ordre de grandeur » dans les équations. Personne ne peut nier que l’humain ne vit pas sur le même plan que le microbe ou que l’immense organisme macro-cellulaire qu’on appelle "galaxie". Pourtant, nous partageons le même espace avec ces deux exemples, dans des dimensions différentes. Je vis à x104 d’un micro-organisme comme je vis à 6000 km d’un américain ou à 384 400 km de la lune, mais pas dans l’espace euclidien, dans un espace qui tien compte de l’échelle.

Je subodore que la raison pour laquelle l’échelle n’est pas prise en compte dans nos calculs dans l’espace est sans doute qu’il est impossible pour nous de nous y déplacer physiquement. Je peux me rendre physiquement en Amérique, et même sur la lune, mais pas au pays des microbes. L’échelle a pourtant cet avantage de justement nous permettre de visiter d’autres plans de ce monde sans nous déplacer. Nous parvenons à communiquer avec les micro-organismes depuis que nous avons pu constaté leur existence grâce au microscope. Peut-être qu’un jour nous pourrons communiquer avec des galaxies grâce à des télescopes conçu dans cette intention et qui nous permettraient de voir et d’entendre les macro-organismes qui les peuplent ou auxquels ils participent. Encore une fois, je ne parle pas d’extraterrestres vivants dans des galaxies lointaines mais d’être vivant à une échelle bien supérieure à la nôtre.

J’affirme donc que l’échelle est la quatrième dimension de l’espace. Il reste à ré-envisager nos calculs en science physique en l’introduisant dans les équations.

Il reste aussi à savoir s’il n’y aurait pas une cinquième, voir un énième dimension.

2018 mar. 10

Science et croyance

Science et croyance.

Quoi qu'on en pense ou en dise, nous sommes tous conditionnés par nos propres croyances. Y compris les pragmatiques, les matérialistes et les athées. Les scientifiques ainsi que tous les êtres doués d'intelligence, n'échappent pas à cette règle. Les sciences sont les reflets de ces croyances, acceptées comme rejetées, revendiquées comme niées, qui déterminent ce que nous cherchons. Depuis toujours, le rôle des sciences est de vérifier les croyances car nous avons besoin de preuves tangibles et indiscutables pour éliminer les doutes. Le grand Albert Einstein est parti d’intuitions nées de ses propres croyances qu’il a tenté de vérifier, et ses découvertes sur la relativité était pour lui très probablement une conséquence de cette volonté de vérifier l'existence du dieu auquel il croyait. Quand ses propres découvertes l'ont conduit au doute, il a cherché un moyen de l’éliminer en introduisant la constante cosmologique dans ses équations. Celle-ci n'avait rien d'objectif. Elle lui permit simplement de pas remettre en doute sa foi en l'éternel et l'infinie création divine, un univers statique. Ne s’est-il pas esclaffé en 1927, devant Niels Bohr « Dieu ne joue pas aux dés » quand celui-ci tenta de le convaincre du bien fondé des principes d’incertitude de la physique quantique ? Quand ses collègues, notamment Erwin Schrödinger, Hermann Minkowski, Niels Bohr, sont venus le voir pour le convaincre que l'éternel n'existait pas et qu'il y avait un commencement, il ne voulu tout simplement pas y croire. Au bout du compte, devant le doute et la forte croyance de ceux qui défendaient la théorie d’un univers en expansion, il a fini par céder. Mais, s’il ne l’avait pas fait, n’aurait-il pas pu découvrir d’autres équations qui auraient pu résoudre ce doute autrement que par résignation ? Peut-être que l'existence d'un big-bang n'est pas incompatible avec l'éternité et l'infinitude si l'on tente d'analyser notre monde depuis un autre référentiel de croyance. Je ne cherche pas en vain à échapper moi-même à mes propres croyances. Bien au contraire, je choisi délibérément d'orienter mes recherches dans la direction que j'ai choisie : Je suis bouddhiste. Je sens déjà la levée de bouclier d’une bonne partie des ceux qui ce prétendent « objectifs » et qui vont fermer cette page en souriant ou en fronçant les sourcils, pensant que cela ne vaut pas la peine d’aller plus loin dans cette lecture. Peu importe ! Mon but n’est pas de convaincre, mais d'apporter une vision qui, peut-être, ouvrira d’autres horizons pour la découverte de voies non encore explorées.

Alors commençons par les bases : Que dit la pensée bouddhique ?

   1. Que le monde n'a ni commencement ni fin.
   2. Le Sûtra du Lotus explique que toutes choses sont contenues dans un seul instant de vie.
   3. L’Univers est régi par une loi universelle.
      Nichiren Daishonin, moine japonnais du XIIIème siècle et fondateur du bouddhisme qui porte son nom, dit dans un écrit : « On l’appelle Loi Merveilleuse parce qu’elle révèle le principe d’inclusion mutuelle entre chaque instant de vie et tous les phénomènes. » ("Sur l’atteinte de la bouddhéité en cette vie" (in Les Ecrits de Nichiren, Ed. Sokka Gakkai, p.3). Il dit un peu plus loin (p.4) : « La vie à chaque instant imprègne tous les phénomènes, et s’y manifeste. »

Voici donc trois points qui fixent la direction de mon étude. Le sens que je leur donne est le suivant : Le big-bang n'a pas eu lieu à un instant donné dans le passé mais se trouve dans le présent, à chaque instant de la vie universelle. Le temps vu comme une ligne allant d'un point lointain derrière vers un point lointain devant, ainsi que l’espace ayant un centre situé en un endroit précis ne sont qu’illusions. Le temps est cyclique tout comme l'univers est courbe. C'est à partir de ces données que je compte continuer mes propres recherches.

L'infinitude implique qu'il n'y ait aucune origine, ni dans l'espace, ni dans le temps. La seule véritable origine que je connaisse et qui soit objectivement incontestable car non niable est celle de mon propre point de vue que Je peux relativement déplacer dans l'espace et dans le temps. Dans l'univers, tout est basé sur une forme à la fois simple et complexe : La sphère. Mon regard est un rayon dont la direction a la distance et la durée qui me sépare de l'objet observé, quelque soit cet objet. Et que voit mon œil ? D'autres sphères qui font de même. Je vis sur un monde de forme sphérique, au singulier comme au pluriel, qui, tout comme les ondes, se propage de partout et dans toutes les directions. Les astres dans le ciel sont sphériques. Il n'y a ni haut ni bas en dehors de la perception que j'en ai et, comme je ne suis pas seul dans ce cas, nous établissons des points de repères arbitraires dans l'espaces et le temps pour pouvoir nous y retrouver et tenter de les maîtriser. Le monde est constitué de milliards d'êtres égocentriques qui s'assemblent en entités plus importantes, elles mêmes égocentriques, qui s'assemblent à leur tour, et ainsi de suite dans toutes les directions. Sauf que... et bien il n'y a pas de point d'origine d'où tout sortirait et où tout retournerait. Chaque individu, qu'il soit particule, humain ou corps céleste, est un centre de tout le reste.

La forme en globe de mon œil n'est-elle qu'un pur hasard ou une "étrange coïncidence"? Si mes yeux étaient carrés, verraient-ils le monde sous cette forme ?

Sur quel référentiel me baser pour déterminer ma vitesse ? Si je sors de la sphère qu'est mon monde terrestre pour me rendre dans le vide intersidéral, sur quel point de repère puis-je me référer pour déterminer ma position dans l'espace et dans le temps ? Les astres sont-il en haut ou en bas, sont-ils avant ou après ? Répondre à une telle question est impossible et chercher à le faire est absurde car toute réponse ne pourra jamais être faite que par rapport à un référentiel de coordonnées imaginé.

À la question : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » La réponse est : Parce qu'il n'y a jamais eu "rien" !

Parler d’un "avant big-bang" n’a pas de sens. En admettant qu’il y ait eu un big-bang à un instant t de l’existence de l’univers, penser qu’il puisse y avoir quelque chose ou rien avant ne fait reculer le problème plus loin, vers un autre big-bang encore plus lointain à un instant t’=t‑n, qui aurait lui-même un avant, et ainsi de suite. Ça ne tient pas debout ! L'univers primordial doit plutôt être une masse informe et uniformément répartie dans toutes les directions (l'énergie sombre ?) dans laquelle quelque chose, une intention, un désir, une volonté, a provoqué des ondes qui ont fait osciller cette masse en équilibre et qui a brisé son uniformité non pas en un point précis mais partout à la fois. Cet équilibre brisé, cette stabilité rompue de l'univers, provoque l'existence des corps astraux et des êtres, vivants comme non vivants. Ce quelque chose appelé Ichinen par Nichiren, se produit à chaque instant (C’est le principe d’Ichinen Sanzen, traduit par « Trois mille possibilités en un instant de vie » dans la Sok Gakkai). Lancer un pavé dans la marre provoque des remous qui, s'ils ne sont pas entretenus, finissent par s'estomper et laisser place à nouveau au "rien". Mais la marre est sans cesse agitée par des désirs de la voir bouger (peut-être même s’agit-il de son propre désir ?).

Alors la question qu'il est vraiment important que chacun se pose est : « Est-ce que je veux qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ? »