Le temps est-il vraiment une dimension de l’espace ? Peut-être ! Mais je propose une autre approche en considérant le temps comme un frère de l’espace. Si l’on considère que l’espace est un champ qui inclue 3, 4 ou x dimensions, alors le temps lui aussi est un champ qui en contient plusieurs. Lesquelles ? J’en vois au moins trois :

- La durée. Elle est la ligne qui sépare deux instants comme la distance sépare deux points de l’espace. La durée comme première dimension contient les trois phases de nos vies : Le passé, le présent et le futur (que j’appellerai par la suite la ligne PPF) dans une dimension du temps sans mouvement. La durée est une appréciation quantitative du temps. On a l’intuition, et même la certitude qu’il y a mouvement possible mais il est encore imaginaire. Pour qu’il devienne réelle, il faut une deuxième dimension.

- La vitesse. Elle est un état stationnaire du temps qui permet son écoulement sur la ligne PPF, dans la durée, faisant défiler les instants successif de façon régulière dans un sens précis. La vitesse est la dimension Y du temps. Elle le fait ressembler à un plan où le PPF défile à un régime correspondant à la valeur de cette dimension. Dans le monde ondulatoire, la vitesse est la fréquence de l’onde. Cette fréquence est une dimension de l’onde. La théorie de la relativité générale en est aussi une démonstration puisse que le temps d’un corps en mouvement à une certaines vitesse n’est pas le même que celui d’un autre corps en mouvement à une autre vitesse. C’est donc une dimension du temps.

- L’accélération. Je désigne sous ce terme le changement de vitesse, qu’il soit en augmentation (accélération) ou en diminution (décélération). Cette troisième dimension est comparable à la dimension Z de l’espace. Elle donne une épaisseur au temps en lui permettant des changements de régime de formes variées : linéaire, logarithmique, exponentielle ou irrégulière. L’accélération a une influence sur notre perception du temps, bien plus que sa vitesse. Comme on prend un escalier pour aller de bas en haut – ou le contraire, on utilise l’accélération pour changer le régime du défilement du temps. Le temps ne paraît pas seulement plus lent pour celui qui ne bouge pas, il l’est effectivement (cf la Loi de la relativité générale).

Ces trois dimensions du temps ont des interactions propres à chacune de celles de l’espace.

- Un corps immobile possède une durée car son environnement n’est pas immobile. L’immobilité est le règne de l’information. La mobilité est celui de la physique. Pour que la durée disparaisse, il faudrait que tout ce qui existe dans l’Univers, à travers ces quatre dimensions d’espace, disparaissent aussi. La durée est sans aucun doute la dimension la plus intimement liée à l’espace au point que l’on pourrait parfaitement considérer que c’est l’espace qui crée le temps et inversement. Il est remarquable qu’en robotique, un programme est incapable d’apprécier une distance s’il ne connaît pas le temps nécessaire à la parcourir. On ne dit pas un à robot « avance de X m! », mais plutôt « avance pendant X secondes! » Il serait intéressant de se poser ...

- La vitesse entraîne le déplacement d’un corps dans une zone référente de l’espace. On dit alors que le corps est en mouvement. Une vitesse nulle est l’immobilité et l’immobilité soumet le corps au mouvement de son environnement. Un corps en mouvement est un corps qui existe dans son environnement et interagit avec lui. Deux corps qui se déplacent à la même vitesse sur une même direction et dans un même sens, quelle que soit la distance qui les séparent, sont parallèles l’un à l’autre et le resterons tant qu’aucune accélération de l’un n’est constatée. L’espace ne change pas entre ces deux corps, même dans un espace courbe, à moins que l’un ne soit dans une dimension d’espace différente de l’autre.

- L’accélération, quant à elle, les sépare et les fait exister sur des plans différents. Un corps qui accélère devient complètement autonome vis-à-vis de l’espace et crée son propre espace. C’est comme si le temps prenait le pouvoir sur l’espace, lui qui lui est si lié. Par exemple, l’accélération raccourcit ou rallonge les distances.

Je vois dans l’étude du rapport entre l’espace et le temps, vu sous cet angle, un immense champ de recherche. Peut-être que peu de ses recherches apporterons du nouveau, mais ce peu peut être très important car on peut imaginer qu’il apportera des solutions à des problèmes que les physiciens n’ont pas encore résolus. Einstein s’était trompé en inventant une constante cosmologique pour faire correspondre ses équations à sa conception du monde. Quand il a enfin compris son erreur, il a supprimé cette constante. Qui sait s’il n’en sera pas de même pour les autres constantes, telle que la constante gravitationnelle ou celle de Plank ?