Quand le nouveau-né sort du ventre de sa mère, c'est sans aucun doute pour élargir son horizon. Son univers étant devenu trop étroit, il a envie d'aller voir dehors ce qu'il se passe. Mais pas trop loin. Pas plus loin que le bout des bras de sa mère d'où il pourra en sécurité découvrir qu'il a un père, puis des frères ou des sœurs. Il va grandir, sortir des bras de sa mère pour aller dans d’autres, apprendre à marcher pour ne plus dépendre que de ses bras et ses jambes à lui, aller voir un peu plus loin et rencontrer de nouvelles personnes : famille, amis de la famille... C’est le stade clanique. Puis, un jour, il va faire connaissance d'un premier cercle extra-familiale rempli d'inconnu : l'école. Elle sera d'abord maternelle, puis élémentaire. Il y découvrira l'amour, la haine, la bagarre et un aperçu du monde très injuste des adultes. Il va continuer d'y élargir son cercle vital. L'école, c'est d'abord la commune, puis le département avec le collège. Certains stopperont là leur développement mais d’autres continuerons de l'élargir à la région avec le lycée, puis la nation avec le service national - devenu non obligatoire depuis quelques temps - et l'université. Le mot est trompeur ici. Nous sommes encore loin de l'univers. Mais cela est sans doute dû au fait que, il n'y a pas si longtemps, il n'y avait rien au-delà de la nation. Les montagnes des idéaux nationalistes bouchaient l'horizon et empêchaient de voir qu'au-delà il y a encore à découvrir les continents, puis le monde, le système solaire, la galaxie, avant d'atteindre les seules vraies limites encore existantes pour les esprits les plus évolués : l'Univers. Alors, sortir de l'Europe, n'est-ce pas une régression ? Refuser l'avancée de la mondialisation, n'est pas freiner le développement de toute l'humanité ?

Pour expliquer la raison pour laquelle les humains sont désignés comme des êtres doués d'intelligence, j'ai souvent entendu des scientifiques montrer que ce qui nous distingue nettement des animaux est notre capacité à nous tenir debout. En effet, cette position libère nos mains et nous permet de développer de grandes capacités créatrices. Et qui dit créativité, dit intelligence. Mais dois-je rappeler que, il y a un peu plus longtemps que nous, il existait de nombreux dinosaures qui marchaient sur deux pattes ? Il ne semble pas que ces créatures faisaient preuve d'une grande intelligence. D'ailleurs, après avoir régné quelques centaines de milliers d'années, elles ont toutes disparues. Auraient-elles refusé de se développer, elles aussi, au-delà du stade national ?